Une chose est sure, c’est la dernière fois que j’inscris au calendrier 4 matches successifs avec juste avant un seul entrainement suivant la trêve des confiseurs.
Autant la semaine dernière nous pouvions nous réfugier quelque peu derrière les conditions climatiques et de jeu pour justifier notre piètre prestation, autant hier, alors que toutes les conditions étaient réunies pour s’éclater, notre manque de jus et de … jugeote ont été flagrants.
Il faisait frais hier au soir à Aucamville, la pelouse était en très bon état et nos adversaires présentait un profil similaire au notre avec juste deux ou trois jeunes derrière qui, on verra plus tard, vont nous faire très mal.
Vingt-sept joueurs, la défection de dernière minute de Pibe étant compensée par la venue de Denis, et 4 supporters avaient fait le court déplacement en ce jour de match inhabituel. Nous présentions donc une équipe plutôt équilibrée dans toutes ses lignes. Tout était donc réuni pour faire un bon match.
Il ne fallut que 2 minutes au jeune centre adverse pour nous perforer une première fois, sur son premier ballon, au cœur de la ligne d’attaque. Défense attentiste (pour pas dire figée), manque de communication et nous voilà rapidement menés au score. Rebelote quelques minutes plus tard, un ballon très bien joué mains-mains dans l’intervalle pour ce jeune centre, défense qui ne glisse pas, les cannes qui font la différence et ça fait deux à zéro. Et comme cela ne suffisait pas, nous allions boire le calice jusqu’à la lie dans ce 1er tiers-temps en encaissant un troisième essai à nouveau sur une erreur défensive. Trois à zéro après 20 minutes, je peux vous dire que je faisais la gueule avec mon sifflet entre les dents. Nous n’avions rien proposé offensivement et défensivement, nous n’étions pas du tout dans le coup dès lors que le jeu au large s’activait.
Nous allions rectifier le tir dans le deuxième tiers-temps, de façon certes désordonnée, parfois même peu académique mais avec courage et envie.. au moins cette satisfaction… Un essai de Jérémie, le premier de sa carrière chez les Gonins puis un de Jon-Jon (si je ne me trompe pas) et nous revoilà dans la course avec le sentiment que nous pouvions alors prendre le dessus sur cette bonne équipe, solide en défense (quelques beaux arrêts buffets pour certains) et joueuse collectivement (replacement, jeu dans l’axe et au large) mais largement à notre portée. Mais voilà, Jon-Jon allait gâcher par gourmandise et/ou excès de confiance un 2 contre 1 imparable, la balle du 3 partout, après une bonne attaque partie de nos trente mètres. Comme cela ne suffisait pas, quelques minutes plus tard, toujours sur cette aile droite, alors qu’un boulevard s’ouvrait devant lui, il restait en première (limite marche arrière) et balançait un obus à Cawito placé en soutien à deux mètres de lui… Pas très inspiré sur ces coups notre JJ… Ce 2ème TT s’achevait donc sur ce score de 3 à 2 en faveur de nos adversaires et franchement, à ce moment-là du match, je pensais que nous allions faire la différence, d’autant plus que nos adversaires étaient numériquement moins nombreux et avaient marqué un peu le pas dans le TT précédent. A tel point qu’à la reprise de « la troisième mi-temps », leur responsable est venu me voir pour m’annoncer que pour des raisons de logistique, on ne pouvait jouer qu’une dizaine voire quinze minutes, « le temps » me dit-il « que vous égalisiez ». Info ou intox ? En moi-même, je me suis dit « t’en fais pas coco, on égalise, on remarque derrière et là je siffle la fin quel que soit le temps qu’il reste ».
J’allais vite déchanter… Il y eut d’abord ce geste technique fabuleux de Jeff, digne de l’ancienne chronique de Laguille sur C+. Une superbe action dans nos 22 mètres, un départ au ras de la mêlée… et des pâquerettes dans lesquelles il a planté son nez, véritable éclair de … rire dans la grisaille. De suite après, on se fait transpercer comme des poussins, sur une pénalité jouée à la main dans nos 35 mètres. Une passe, une percussion, un placage manqué, quatre joueurs aux basques d’un seconde ligne lourd comme un semi-remorque, gras comme une oie du Gers et rapide comme Titi Boué le jour où il reprendra après des mois d’absence, et nous voilà à nouveau distancés… 4 à 2.
Par correction, je ne vous dis pas tout ce qui est passé dans ma tête à ce moment-là… Les célèbres colères de Bernard Laporte passeraient pour de doux moments de pleine zénitude… Il restait encore quelques minutes à jouer que nous mettions à profit pour essayer de revenir dans le match. Après plusieurs tentatives individuelles de franchissement nous parvinrent à marquer un bel essai synonyme d’espoir de match nul. Ces 3 ou 4 dernières minutes nous les passâmes à quelques mètres de la ligne d’en-but de nos adversaires. Pilonnage en règle mais leur défense veillait. Ils ne lâchaient rien, ils s’encourageaient et nous, nous nous entêtions à chercher la faille au près, dans le défi physique. J’ai même vu Alain nous gratifier d’un magnifique plongeon par-dessus un regroupement pour essayer d’aplatir à la base des poteaux… « A’ment donné », quand l’adversaire se concentre autour des zones de ruck il faut savoir déplacer le jeu en éjectant vite les ballons, reprendre la largeur et de la profondeur… Il y a eu cette possibilité sur deux ou trois temps de jeu, possibilité que nous n’avons pas exploité quand il le fallait et lorsque nous le fîmes, nous nous sommes retrouvés 100 mètres plus loin pour l’essai du 5 à 3 suite à une interception, la deuxième en deux matches. La messe était dite (désolé pour cette atteinte à la laïcité). Tutt, tutt, tutt.. on rentre au vestiaire avec une nouvelle défaite et personnellement, avec beaucoup de regrets.
Regrets d’avoir failli en défense, individuellement et collectivement, alors que nous avons prouvé sur d’autres match ce dont nous étions capables de faire dans ce domaine. Regrets de voir l’ensemble de l’équipe ne cherchait trop souvent que des solutions individuelles et trop rarement collectives, alors que lorsqu’on nous l’avons fait, nous nous sommes montrés dangereux. J’ai vu parfois de jolies choses… Nous avons eu beaucoup de ballons à jouer mais hier au soir, c’était les intermittents du spectacle avec de très longs entr’actes… Dans les vestiaires, j’ai dit au trio 10-12-13 que si Patou (Contreras) avait été là il leur aurait pourri la vie… Rudi, JB, Cawito et La Suze sont des garçons charmants et bien élevés mais j’avoue qu’à leur place je ne me serais pas gêné pour vous l’envoyer dire… Quasiment pas un ballon à l’aile en 1ère main, que des retours à l’intérieur, des tentatives de franchissement après contact… Mais il n’y a pas qu’eux… Devant nous n’avons pas cherché à reproduire ce que nous travaillons à l’entrainement, à savoir des percussions par blocs. A l’inverse on s’est entêté dans des « un contre un » avec juste un soutien au ruck mais pas de blocs à 3 pour rejouer derrière à l’écart de la zone de regroupement. Les pénalités à la main ? A croire que nous n’en avons jamais travaillé à l’entrainement… Je pourrais continuer ainsi, il y en aurait pour tout le monde… En plus, et c’est ce qui me désole le plus, nous avons montré hier nos limites physiques du moment… Va falloir faire les efforts pour remédier à çà sinon on se fera ch… tout le reste de la saison…
Bon !!! Cela dit il reste encore deux matches avant les vacances, qui n’en seront pas pour les volontaires qui pourront suivre les entrainements (avis à la population, on verra à ce moment qui en veut et qui n’en veut pas). Je compte donc sur un sursaut vendredi prochain à Auterive. Je souhaite juste que nous jouions comme nous savons le faire, je n’en demande pas plus mais pour cela, il faut que chacun se bouge, que chacun fasse les efforts de replacement et qu’on retrouve un peu plus de fluidité dans le jeu.
Merci à notre 14 de devant : Alain, notre pilier volant, Kiki à réaction JJ, Cricri casqué, Cédrick’ Pizzas Hut et Denis reconverti, Jérémie papa poule, Florent de retour, Thomas toujours pas en tronche et Olivier casqué sur sa moto, Romain de plus en plus barbu, Philou au contact, les acrobates Bertrand et Fabrice, et Bruno solo en pointe… Merci à nos neufs et demis, Abra, Jeff, Fred et Nico, merci à nos centres sans bras et sans reproche, Loïc et Jean-Phi, à nos quatre ailiers orphelins déjà cités et enfin à Seb, également de retour, après de longues semaines d’absence. Merci à Bob le livreur, à Buba le régional de l’étape, à Olive et Jeannot, d’avoir bravé le froid pour venir nous supporter.
Rendez-vous mercredi pour l’entrainement et vendredi à Auterive, match dont je suis en charge.
Thierry, coach en attente de sa lettre de licenciement…