En ce jour d’éclipse, les Gonins avaient rendez-vous à Launaguet pour essayer de briller à nouveau et éviter ainsi au coach de devoir remettre le soir même au trio présidentiel, sa lettre de démission glissée dans la poche de sa parka… Avec une dernière victoire qui remonte au 12 décembre 2014 (Métro) il est clair qu’une nouvelle défaite ne pouvait que sonner la fin de la récré pour le catalan, prié alors de retourner à ses chères études pour y relire Descartes et son discours de la méthode… Alors, la grande question que les médias se posaient avant ce match « Est-ce que le coach allait être lâché par son vestiaire ? »…

Au fil des jours de la semaine, ce vestiaire se réduisait comme une peau de chagrin… Vingt-trois inscrits au départ, deux défections d’entrée (Jean-Phi et Fred Cab), une troisième (Rudi blessé mercredi), une quatrième juste avant le match (la cagagne de ou à Pibe) et deux blessés à l’échauffement (Vincent et Laurent, dont le retour en match après quelques années devra attendre), ce ne sont finalement que 17 joueurs qui allaient devoir relever le défi et sauver le cap à Tix…

Côté Launaguet, c’est une équipe quelque peu rajeunie, surtout derrière, qui allait nous être opposée. Il faisait bon, le terrain était aussi dur qu’à Montaudran et les supporters étaient venus nombreux…

Il ne fallut guère de temps aux Gonins pour entrer dans cette rencontre. Une première attaque, avec à la baguette un numéro de funambule de Walter pour envoyer Fredo derrière la ligne. Peut-être trop vite arrivé cet essai parce que dans la foulée, sur une touche perdue dans nos trente mètres, le 10 adverse rendait la pièce de sa monnaie à Walter pour filer entre les perches. Ce match partait sur un rythme fou, deux attaques, deux essais… Et ce n’est pas fini… mais nos amis de Launaguet ne le savaient pas encore à ce moment-là, cet essai serait le seul de la soirée pour eux. A partir de cet instant, les Gonins prirent les affaires en mains et se mirent à pratiquer un très bon rugby, vif, avec beaucoup de passes, du jeu au large mais aussi quelques bons enchainements au ras et dans l’axe. Nos trois-quarts attaquaient tous les ballons (« avec des 9 de métier c’est plus facile JJJ » dira plus tard un dix dont je tairai le nom…), ça virevoltait, les vagues s’enchainaient, les grandes marées avant l’heure, ce qui permit à nos finisseurs de briller. Quatre essais à un au terme d’un 1er tiers-temps enlevé et agréable. Fredo ajouta un nouvel essai (son deuxième de la soirée) et Jon s’offrit également un doublé.

Au coup d’envoi du second TT on pouvait penser que nos adversaires allaient chercher à sortir la tête de l’eau et nous mous proposer un autre combat. Il est vrai que durant les 20 minutes du 1er TT, en ne faisant que très peu de fautes de mains, nous leur laissâmes que quelques miettes. Ils jouaient sur le reculoir face à nos attaques incessantes et notre défense individuelle et collective veillait au grain. La physionomie de la rencontre n’allait pas changer. Nous restions dominateurs, notre schéma de jeu ne changeait pas, seule l’efficacité et le réalisme faisaient défaut contrairement au 1er TT. Plusieurs occasions d’essais furent ainsi abandonnées en cours de route, à part un marqué par Fabrice (aquei que parla com un debanell). Le score de 5 à 1 était à ce moment-là flatteur pour nos adversaires.

Le troisième et dernier tiers-temps fut dans l’ensemble plus équilibré. De notre côté nous continuions à produire du jeu mais les jambes devenaient un peu plus lourdes. Cela nous empêchait pas de nous créer encore plein d’occasions dans les dix premières minutes, dont deux auraient permis au scribe de marquer deux essais. Mais Manu, l’autre scribe, le vrai, le professionnel, le just married, et Nico 12, ne l’ont pas entendu de cette oreille…ni de l’autre d’ailleurs… Finalement c’est Fredo qui réalisera le hot-trique du soir en nous faisant cirette avec sa mob…pour porter le score à 6 à 1, soit autant que le Stade Toulousain depuis le début de la saison… Ce fut tout pour nous sur le plan offensif mais les mouches ayant changé d’âne (et l’arbitre de sifflet) c’est dans le domaine défensif que nous allions nous mettre en évidence… J’ai entendu des « on lâche rien, on met les barbelés » signe de la détermination que fut la nôtre à ne pas encaisser d’essais supplémentaires. Les dix dernières minutes, c’est dans notre camp que nous allions les passer, dans nos trente mètres, nos vingt-deux même, enrayant leurs attaques, s’opposant (tant bien que mal) à toutes leurs percussions. Mais il était écrit quelque part, qu’en ce premier jour de printemps, le Gonin allait retrouver ses vertus d’antan, la solidarité et le sens du devoir.. Allons enfants de la…

Point d’essai pour Launaguet et première victoire ( 6 – 1) de l’année 2015. La satisfaction se lisait sur tous les visages. Tout le monde a pris du plaisir sur ce match, plaisir de le jouer pour les acteurs, plaisir de le regarder pour les supporters. C’ est vrai que nous avons fait un très bon match, comme souvent lorsque nous ne sommes pas très nombreux d’ailleurs. Tout le monde a touché du ballon et dans l’ensemble nous avons joué juste. De l’avis UNANIME du groupe, l’entrainement physico-physique de la reprise n’est pas étranger à cette performance… JJJ C’est plus simple quand on met du rythme… c’est comme en musique, quand on n’est pas dans le tempo on joue faux… Après cette victoire, les délégués syndicaux sont venus réclamer, en guise de prime, une exonération de physique pendant deux mois pour le groupe sorti vainqueur de cette rencontre. La Direction a réservé sa réponse, mais connaissant un peu le catalan cap de burro (pléonasme), je crains que cette revendication ne reste lettre morte, du moins dans sa totalité… ils auront certainement le choix entre physico ou physique mais pas les deux à la fois…

Avant de procéder aux remerciements habituels, je me dois de vous relater les deux grands moments que nous avons vécus ce soir sur la pelouse de Launaguet.

Je ne parle pas ici du triplé de Fredo, ni du doublé de Jon, ni du moment où le capitaine d’en face traita Cocoach de « gros huit »… Non, rien de tout çà…

A m’en donné, sur un cocotte bien menée par les Gonins, du genre tortue béglaise du temps de Moscato, Denis crut bon de s’échapper au ras pour surprendre la défense adverse, ce qu’il fit sur quinze mètres (autonomie maximale en ce moment) avant bien sûr de se faire reprendre et de me balancer le ballon vingt mètres en arrière qui, pour le coup, nous en fit perdre cinq… « Quand t’avances, je recule… » auraient dû chanter ses coéquipiers… Le deuxième temps fort de cette rencontre est encore à mettre au crédit de Denis pour une séquence digne de YouTube… Temps fort des banlieusards qui envoyaient du lourd en percussion, genre auto-tamponneuse mais sans le petit drapeau… C’est là que Denis s’y colle, n’écoutant que son courage, bien campé sur ses cuisses, comme s’il allait « caguer un cop », l’œil vif en acquisition de la cible pour ne pas la manquer et la prendre de plein fouet, bien de face, comme on te le montre, images à l’appui, dans les livres de rugby. Ahhh, c’est qu’on ne s’échappe pas chez les Petit-Clair… Pam !!!!! Carreau !!!!! Comme à la pétanque… Notre Denis est parti les quatre fers en l’air, un bond de cinq mètres en arrière… « Même pas mal » qu’il dit en se relevant et repartant au mastic pour en découdre à nouveau avec le tireur d’en face…

C’est aussi pour ces moments-là que ces matches sont à vivre pleinement… Merci Denis pour ces moments…

Merci à vous tous, merci pour cette victoire qui en appelle d’autres, merci aux tronchards Alain et Stefan, merci à Manu, notre intermittent du talon (Haut), à Denis polyvalent de 1 à 3, merci à notre attelage complémentaire, avec le gros huit qui jouait cinq (Cocoach) et le fluet Jérémie, à nos troisièmes lignes coureurs et plaqueurs, Bertrand, Fabrice, Romain et Jon, pigiste également derrière, merci à Loïc et à l’autre neuf, merci à notre ligne de trois-quarts véloce et inspirée composée hier au soir de Walter, Nico, Fredo, La Suze et Raph.. sans oublier bien sûr, sur le bord de la touche, les infortunés Vincent et Laurent, nos inconditionnels supporters (que du lourd…), le duo Présidentiel Bob (sans ses lunettes) et Jean-Lou, Buba et Michel (nos montagnes à nous, côte à côte, on dirait le Canigou et le Puy de Dôme), Jeannot et Stephane et bien sûr la fidèle Gilberte Magali. Que du beau monde !!!!!

Prochain rendez-vous le 1er avril (eh oui !!!) pour le match contre les ARLE XV… mais avant il y a un entrainement.

Bisous,

Thierry, coach insomniaque après 97 jours de disette…

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